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Bonjour Aurore, tu es DA chez BDDP&Fils quel a été ton parcours ?
Ado j’aimais bien dessiner, donc arrivée au lycée j’ai choisi L Arts plastiques. En terminale je suis allé visiter des écoles d’arts graphiques, j’ai trouvé ça super donc je me suis inscrite en BTS communication visuelle. Pendant 2 ans j’ai fait un peu de tout : édition, logo, packaging, pub… La pub m’éclatait plus que le reste donc j’ai décidé de tenter ma chance dans cette voie.
Après j’ai cherché du travail sans succès, jusqu’à ce que je tombe sur le stand du Club des DA à la Semaine de la publicité, où un certain Sylvain Thirache m’a expliqué qu’il fallait rencontrer des DA seniors et faire des stages.
Le lendemain à la Fnac, j’ai dévoré le bouquin du club et noté une dizaine de noms et après quelques coups de fil, j’ai obtenu un rendez-vous avec Damien Bellon chez BDDP&Fils. Il m’a prise en stage et ce stage a été renouvelé deux fois. A la fin, je faisais tellement partie des meubles qu’on m’a gardée !

Depuis combien d’années travailles tu dans le milieu de la publicité ?
Stage compris, ça fait 9 ans.

Tu as hésité a faire de la pub ? Qu’est ce qui t’as donné envie d’en faire ?
Non, j’ai pas eu le temps d’hésiter, tout s’est enchainé assez rapidement.
Je crois que la première fois que j’ai eu envie de faire ce métier, c’est devant Madame est servie. Angela Bower bossait en agence, ça avait l’air sympa et elle était riche.
Sinon mon nom de famille me destinait à faire comme Tony Micelli, mais bon…

Tu travailles avec qui et sur quoi chez BDDP@Fils ?
Je travaille avec Caroline Laumont sur tous les budgets de l’agence : Fondation Abbé Pierre, Cadbury, Beko, Corsairfly, FTN… et les compètes qui se présentent.

Parles nous de deux trois choses que tu as faites en pub qui t’ont marquées
Un shooting dans la Galerie des glaces du Château de Versailles. C’était pour une affiche pour l’Office du tourisme d’Île de France destinée aux anglais.

Un film viral pour les 10 ans du Viagra, totalement proactif et pour lequel on a tout fait nous-même, avec des combines et des potes de pote.
Un film pour la Fondation Abbé Pierre avec Eric Cantona, parce que déjà dans ce métier, c’est pas tous les jours qu’on travaille pour la bonne cause et puis ça fait quelque chose de rencontrer Canto, et pas pour des raisons footballistiques !

Tu fais quelque chose en parallèle de ton métier ?
Culpabiliser de ne rien faire à part me détendre.
Sinon j’ai un appartement où j’ai toujours des petits travaux à faire par ci par là.

Dans ton métier quel est ton meilleur souvenir ?
Les meilleurs souvenirs ce sont les rencontres. J’ai rencontré beaucoup de gens très talentueux et très drôles. Et pas du tout prétentieux malgré leur succès. Et puis pas mal de soirées bien arrosées !

Et le pire ?
Les idées qui finissent à la poubelle et qu’on voit ressortir plus tard d’une autre agence voire un autre pays.

Le truc qui t’a fait le plus halluciner ?
Les retournements de veste.

Ce que tu pensais pas faire un jour ?
Coucher.
Non je déconne, c’est Caro qui s’en charge.

Quelle sont les pub qui t’ont le plus marquées ?
Il y a celles de quand j’étais petite : “Reviens Léon, j’ai les mêmes à la maison !” ou le “C’est moi qui l’ai fait !” de Lemercier. Rien à faire, ça reste.
Sinon en vrai, ce serait entre autres les affiches The Economist, les films FoxSport “Beware of things made in October”, un film pour des collants Aristoc (Blum note), le film “Big ad” pour une bière. L’année dernière, des prints pour une boutique de fringues vintage et plus récemment, le .wwf de WWF et des films Google DemoSlam

Celle que tu aurais aimé faire ?
Une grosse, une bien fat, sur une grosse marque, avec un gros budget.

Tu as des modèles de créatifs dans la publicité ? des gens qui t’inspirent ? pourquoi ?
Il y a tous ceux que j’ai vu œuvrer au quotidien chez Fils, époque Altmann : Damien Bellon et Thierry Albert, Charles Guillemant et Patrice Lucet, Olivier Camensuli, Fred Royer… qui m’ont fait aimer ce métier.
Sinon ce qui m’inspire se trouve plutôt en dehors de la pub, dans la musique, le ciné, les bouquins ou l’internet ou dans la vie en général.

Si tu commençais la pub aujourd’hui, tu irais ou ?
A l’étranger, ou dans une agence web.

Tu vois quoi comme changement depuis tes débuts ? Et tu penses que le milieu va évoluer de quelle manière ?
Les clients ont pris l’habitude de ne plus trop dépenser pour la production, donc même sur les vrais sujets, on galère et c’est système D. J’ai le souvenir qu’avant il y avait moins de tests aussi.
C’est aussi beaucoup plus difficile d’être engagé quand on commence. Les stages aboutissent de moins en moins même quand on est bon et bosseur.
En plus, il y a plus de soirées pub où les jeunes créatifs fauchés peuvent se mettre des races gratos. Et ça, ça craint !

L’évolution du milieu a commencé depuis un moment déjà. Le digital, l’ambiant, les réseaux sociaux… La pub qui ne ressemble plus à de la pub et les gens qui sont de plus en plus sollicités pour en faire partie.