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Bonjour Francis, tu es DA chez Betc, tu es passé par quoi pour en arriver là aujourd’hui ?
Alors, j’ai fais mes études d’arts appliqués à Estienne. A une époque où le marché était très demandeur, j’ai travaillé comme assistant tout de suite après, chez Alice pendant un an. Encore un an comme junior chez Équateur (des agences qui n’existent plus aujourd’hui) et je suis rentré chez Publicis pour travailler sur Renault.
Ça m’a tellement plus que j’y suis resté huit ans. J’aime bien les voitures et c’est un sujet publicitaire en or. Enfin c’était. Aujourd’hui ce n’est plus la même histoire d’amour avec les consommateurs. Ensuite deux ans dans une agence américaine sans intérêt. Après FCB pendant 4 ou 5 ans : une bien belle expérience. Enfin BETC où j’ai rejoins tous ces gens formidables et ces fabuleux sujets.

Depuis combien d’années travailles tu dans le milieu de la publicité ?
Ça fait bien une vingtaine d’années.

Tu as de la famille des contacts proches qui travaillaient dans ce milieu avant d’y entrer ?
Mon père travaillait aux services généraux de Dupuy-Compton. Je faisais les tournées de courses avec lui quand j’avais 10/12 ans le mercredi après midi. J’ai croisé les frères Chatillez dans les murs de l’agence quand j’étais encore en short.

Tu as hésité a faire de la pub ? Qu’est ce qui t’as donné envie d’en faire ?
Non, aucune hésitation. C’était plutôt facile pour un garçon qui savait dessiner et exprimer des idées en dessin. Il y avait beaucoup de demandes et c’était un métier moderne. Il y a eu aussi la découverte de la typo, comme une nouvelle langue dont je continue à découvrir les nuances et les subtilités. Les films qui prennent vie et l’éternelle page blanche qui revient toujours, vierge comme la première fois.

Tu travailles avec qui et sur quoi chez Betc ?
Je travaille chez Betc avec Nathalie Dupont. Nous nous sommes contacté sur des frees pour l’agence quand elle travaillait en solo et moi dans une autre agence. Ça a bien fonctionné et je suis venu la rejoindre chez Betc. Nous travaillons sur tout ce qui se présente : Peugeot, Canal+, Canalsat, Ricard. Il n’y a pas de budgets attitrés dans cette agence.

Avec quels rédac as-tu travaillé au cours de ta carrière ?
J’ai travaillé avec beaucoup de rédacs et essentiellement des filles. Ça c’est trouvé comme ça et ce n’ai pas pour me déplaire. On ne travaille pas de la même manière avec une fille en face de soi. On évite déjà les grosses blagues bien lourdes et ce rapport induit même le principe de la pub : la séduction (je parle de la séduction publicitaire, celle qui convainc en douceur et avec élégance).

Comment c’est passée la période Publicis ?
Sur Renault donc. J’ai connu deux directeurs de création. Thomas Stern qui m’avait fait venir, et Lucie Pardo quelques années plus tard.
J’ai bossé sur tous les modèles. Junior au départ, je faisais essentiellement du print et les films sont venus après. La chance était que le budget est français et que les décisions se prenaient à Boulogne. Dons un circuit très court et très rapide. Une grosse production annuelle, bref tous les ingrédients pour se forger une solide expérience. J’ai vraiment commencé à m’amuser au lancement de la Twingo. Tout était à faire et on en a fait beaucoup. Il y a eu aussi beaucoup de print et de films passionnants à faire, de grands photographes et de célèbres réalisateurs à rencontrer. C’était une bonne période.

Parles nous de deux trois choses que tu as faites :
Le lancement en animation de la Twingo donc avec Philippe Petit Roulet comme illustrateur (qu’on a rendu millionnaire !)
Un film Renault Espace avec le réalisateur des documents interdits, qui avait perturbé le PAF sur ARTE avec ses contrefaçons de reportage (la preuve que l’info est manipulable par les signes même de l’info). Une prise de vue avec Dominique Isermann et le Top Heather Whyte pour Safrane. Un film Macif avec Remi Belvaux et un acteur qui ressemblait à Lino Ventura jeune. Le budget RATP dont je me suis occupé pendant 3 ans…. etc… etc

Tu fais quelque chose en parallèle de ton métier, une passion ?
De la musique avec des amis avec qui j’ai fait Estienne. Presque 20 ans de R&R !

Dans ton métier quel sont tes meilleurs souvenirs ?
Mes meilleures souvenir sont souvent liés à des tournages. Quand j’étais chez Publicis, il m’est arrivé de tourner au Mexique et d’y être coincé 15 jours pour des raisons de weather day. Je me rappelle une visite au musée d’anthropologie de la ville de Mexico : une révélation sur la capitale de l’empire Aztèque.

Et le pire ?
Une photo dans le Sussex avec un photographe anglais. Une photo que j’avais récupérée après un shooting suivi par un assistant. C’était une photo de voiture en extérieur, mais après deux jours de beau temps et la photo faite, je constate à mon arrivée que l’image ne correspond pas du tout à ce qu’on avait vendu. La voiture était toute petite dans le décor, lui aussi tout petit et tout ça shooté au grand angle. Le lendemain je fais tout recommencé et bien sur… Il se met à pleuvoir. Le photographe qui commence à être contrarié, se met à me détester cordialement, comme seuls les anglais savent le faire.
Il a plu 5 jours de suite… Je me demande encore aujourd’hui comment j’ai fait pour endurer cette ambiance délétère…

Le truc qui t’a fait le plus halluciner ?
Les seins de Heather Whyte, l’ex-femme de Yannik Noah. Je me suis retrouvé dans sa caravane/loge par hasard quand elle est venue se changer sans même me voir… J’étais pétrifié !

Ce que tu pensais pas faire un jour ?
Des pubs pour du fromage…

Quelle est, historiquement, la pub qui t’as le plus marquée
La pub Fruité avec Platini

Celle que tu aurais aimé faire ?
Les pubs Audi des années 2000

C’est du vieux Mercedes mais c’est bon et aussi ça tiens, toujours de la voiture mais plus long et plus récent

http://www.youtube.com/watch?v=zsdo2mN4Eic

Tu as des modèles de créas dans la publicité ? Des gens qui t’inspirent ?

Des modèles, non, mais des gens que j’admire oui. Des directeurs artistiques surtout.
Charlie Watts, Andy Warhol

Si tu commençais la pub aujourd’hui, tu irais ou ?
Amsterdam ou New York

Tu penses que le milieu va évoluer de quelle manière ?
L’évolution va vers l’éclatement des supports, mais l’idée publicitaire restera toujours au centre du métier.